Les élèves qui pensent à haute voix (effet de taille : 0,98) : l’enseignant demande aux élèves d’articuler leurs processus de réflexion lorsqu’ils résolvent des problèmes de mathématiques. L’engagement des élèves dans des activités qui demandent une vérification, comme des décisions d’évaluation et de vérification des calculs, est démontré comme efficace dans l’amélioration des résultats des élèves.
Les programmes piagétiens (effet de taille : 0,73) : la relation entre les étapes piagétiennes (opérations logiques, concrètes, formelles) et la réussite en mathématiques est très élevée. Ainsi connaître la façon de penser des élèves, et comment cette pensée est contrainte par les étapes du développement peut être le plus important dans la façon dont les enseignants choisissent le matériel pédagogique et les tâches, et sur la façon dont le concept de difficultés et d’obstacles peuvent être pris en compte dans différentes tâches, ainsi que l’importance de développer une pensée successive et simultanée.
Fournir une rétroaction (effet de taille : 0,71) : le pouvoir de la rétroaction sur l’apprentissage des élèves en mathématiques est l’effet le plus élevé parmi les recommandations que peuvent faire les enseignants aux élèves. La rétroaction est l’information donnée à l’apprenant au regard des objectifs d’apprentissage et de sa performance. Elle doit permettre une amélioration de l’apprentissage des élèves. La rétroaction redirige et recentre les actions de l’enseignant et de l’élève pour atteindre l’objectif, en alignant l’effort et l’activité sur le résultat. Cela peut concerne le processus de l’activité lui-même, la gestion de l’apprentissage par l’élève ou son auto-régulation (la moins efficace). La rétroaction dans l’instruction peut être verbale, écrite, ou donnée à travers des tests ou des technologies digitales pour peu qu’elle se centre sur l’information des élèves à propos des choses spécifiques qu’ils doivent faire de façon à réussir et améliorer leur performance d’une certaine façon. Cela peut venir de l’enseignant ou de quelqu’un qui assume un rôle d’enseignant, ou des pairs. En plus, quand les enseignants cherchent, ou au moins demeurent ouverts à la rétroaction de la part des élèves et à ce que les élèves savent, comprennent, où ils font des erreurs, où ils ont des fausses conceptions, quand ils ne sont pas impliqués, l’enseignement et l’apprentissage est plus efficace. La rétroaction rend l’apprentissage des élèves visible.
Des pratiques d’enseignement explicites (instruction directe) (effet de taille : 0,65) : les pratiques d’enseignement explicite montre clairement aux élèves qu’ils doivent faire et comment le faire, plutôt que de leur laisser découvrir ou construire l’information par eux-mêmes. Ils reconnaissent que l’apprentissage est un processus cumulatif et systématique, commençant par construire les fondations solides dans les compétences de base en littératie et numératie. Les pratiques des enseignants efficaces s’assurent que les élèves possèdent des instructions claires sur ce qui est attendu d’eux, et sur ce qu’ils ont besoin d’apprendre des différentes tâches. Les élèves ont du temps pour s’engager dans le processus d’apprentissage, poser des questions et bénéficier d’une rétroaction claire. Ceux qui font l’expérience des pratiques d’enseignement explicites ont de plus importants gains d’apprentissage que ceux qui n’en font pas l’expérience.
L’apprentissage assisté par un pair (effet de taille : 0,62). L’effet global de l’usage des pairs comme co-enseignants dans les classes est assez efficace. Si le but est d’enseigner l’auto-régulation aux élèves et le contrôle de leur apprentissage, ils peuvent aussi passer d’élèves à enseignants. Une façon de le faire est d’utiliser le tutorat entre pairs. Le tutorat entre pairs en mathématiques est efficace, quand il est utilisé en supplément de l’instruction directe. Des tuteurs d’âge différents (effet de taille 0,79) sont plus efficaces que des tuteurs du même âge (effet de taille 0,52) ou des tuteurs adultes (effet de taille 0,54). Quand les élèves deviennent enseignants des autres, ils apprennent autant que ceux à qui ils enseignent. Quand ils ont un certain contrôle ou une autonomie dans l’enseignement, les effets sont plus élevés.
L’enseignement de la résolution de problèmes (effet de taille 0,60). John Hattie a trouvé des liens significatifs directs entre la résolution de problèmes et différentes mesures de la performance de base, en particulier les compétences de base en mathématiques. Un format consistant en une déclaration complète du problème par des diagrammes, des chiffres ou des schémas, sont directement liés à une performance meilleure. Sa méta-analyse montre aussi que le pouvoir d’enseigner des méthodes heuristiques de résolution de problèmes, qui inclue la compréhension du problème, obtention d’un plan pour la solution, la mise en œuvre du plan et l’examen de la solution permet d’obtenir de meilleurs taux de réussite.
Source : Hattie 2009 Visible Learning London & New York Routledge