Les modalités de recrutement
Les pays qui ont cherché à construire une profession solide se sont engagés financièrement dans les modalités de préparation et d’entrée dans le métier enseignant. Ils ont pu se permettre d’être très sélectifs en choisissant des candidats qui accomplissent un programme de formation complet et rigoureux. Ainsi, en Finlande, l’enseignant est payé pendant sa formation par le gouvernement et il bénéficie d’une préparation de haut niveau. Mais seulement 1 candidat sur 4 est accepté, voire 1 sur 10 pour l’entrée à l’école primaire. De même Singapour offre un soutien généreux à ces néo-recrutés (salaires, bourses, livres, et ordinateurs portables) mais ils doivent rembourser s’ils n’obtiennent pas la qualification. Toutefois, ils bénéficient d’un programme important d’accompagnement pour l’entrée dans le métier et les salaires valent ceux des juristes, ingénieurs ou cadres du privé. Au Canada, la demande pour devenir enseignant est forte, ce qui permet de maintenir un niveau élevé de recrutement, et certains programmes de formation exigent des entretiens, un portfolio, et un travail volontaire dans les écoles. Après une période de pénurie d’enseignants, des efforts ont été faits pour attirer plus de candidats y compris parmi les groupes minoritaires.
En Finlande, les enseignants accomplissent un master de 2 à 3 ans avant d’entrer dans la profession. La formation des enseignants correspond à un développement équilibré entre compétences personnelles et professionnelles. Une attention particulière est accordée à la construction des compétences dans la réflexion pédagogique ce qui permet aux enseignants de gérer les processus d’enseignement en utilisant la recherche comme base de leur action dans la classe. De plus, en étudiant le développement de l’enfant, les apprentissages et la pédagogie en lien avec les contenus disciplinaires, chaque enseignant achève un mémoire de master dans lequel il étudie un problème lié à la pratique de manière rigoureuse. Il y a une forte insistance sur l’apprentissage pour former les enseignants à faire face aux besoins particuliers des élèves et être capable d’enseigner à tout type d’élèves. Ils sont aussi bien formés aux stratégies d’évaluation, qu’à la poursuite de leurs travaux de recherche et coopération avec les universités, notamment dans les départements de formation et les facultés de sciences de l’éducation. Les écoles de formation ont aussi des exigences élevées pour les formateurs d’enseignants qui doivent démontrer leurs compétences dans le développement professionnel.
Au Canada, si les enseignants peuvent être recrutés avant le master, des normes communes sont appliquées par les universités qui les forment mais il existe une grande diversité dans les voies d’accès et la préparation. En Ontario, la création de masters en deux ans a contribué à enrichir l’expérience clinique des candidats et l’enseignement face à différents types d’élèves dans la classe. Un programme d’accréditation commun aux universités a été mis en œuvre lesquelles doivent prendre en compte les tendances les plus récentes de la recherche sur la formation des enseignants en intégrant théorie et pratique. La même chose est observable en Alberta avec la définition de normes professionnelles précises en termes de savoirs et compétences à maîtriser par les jeunes enseignants.
A Singapour, l’Institut National de l’Education offrent des programmes de formation pour le niveau licence et master, démontrant un engagement fort en faveur d’une exigence de qualité pour les enseignants. L’entrée dans le métier s’appuie autant sur des savoirs théoriques que pratiques, à travers une articulation forte entre disciplines scolaires et pédagogie. Les projets construits à partir des apprentissages des élèves sous la forme de pratiques collaboratives sont encouragés ainsi que l’usage des nouvelles technologies pour diversifier les modes d’apprentissage. Les enseignants doivent rendre service à la communauté éducative en s’engageant dans la conception, la mise en œuvre et la présentation de projets. Les collaborations entre les écoles et l’université se sont renforcées avec la possibilité pour les enseignants de participer aux activités de l’institut national lequel intervient aussi dans les écoles.