En Europe, les conséquences de l’inspection diffèrent aussi pour les établissements scolaires en difficulté. Certains établissements sont évalués « en échec » et peuvent bénéficier d’un accompagnement supplémentaire mais aussi faire l’objet de sanctions ou d’interventions plus directives. Les sanctions peuvent comprendre la publication des mauvais résultats de l’inspection sur internet mais aussi des procédures de restructuration, de fusion des établissements voire de leur fermeture. Les inspecteurs tendent à intervenir de plus en plus en proposant un plan d’amélioration de l’établissement scolaire tenant compte de ses forces et de ses faiblesses.
Les conséquences de l’inspection peuvent être aussi financières : récompenses pour les établissements performants, bonus financier ou possibilité de renforcer l’autonomie. En Suède, par exemple, l’inspection peut retirer sa licence à des établissements indépendants. Aux Pays-Bas, en Angleterre et en République Tchèque, les inspecteurs doivent demander l’autorisation du ministère qui décide seul de sanctionner ou non des établissements.
L’inspection anglaise a catégorisé les établissements devant faire l’objet de « mesures spéciales » qui doivent travailler à l’amélioration de leur fonctionnement sous peine de sanctions voire de fermeture. Au Pays-Bas, les établissements sont davantage contrôlés quand ils ne sont pas conformes aux normes nationales. Les conseils scolaires doivent mettre en œuvre un plan d’amélioration des établissements après la visite de l’inspection. En Autriche et Irlande, tous les établissements doivent élaborer ce plan mettent s’ils ne rencontrent pas de difficultés parce qu’ils servent à élaborer des cibles communes à l’inspection et à la direction de l’établissement. Toutefois, il n’y a pas de conséquences si les établissements ne parviennent pas à atteindre ces cibles.
Deux systèmes d’inspection cohabitent donc en Europe : le premier qui croit davantage en la valeur des sanctions et des récompenses pour que les établissements se conforment et prennent en compte les remarques des inspecteurs, l’autre qui met moins de pression sur les établissements, et considère qu’il faut les aider à s’améliorer en fixant des objectifs communs dans une relation de confiance.
Ces différences se font sentir aussi dans la manière dont les inspections rendent compte de leur visite. La plupart des inspections publient des rapports sur internet qui décrivent précisément les domaines d’amélioration de l’établissement. Les Pays bas publient en plus la liste des établissements défaillants et un résumé de l’inspection pour chaque établissement. Les rapports ne sont pas rendus publics en Autriche et en République Tchèque. Mais en Autriche, les établissements ont le devoir d’informer les partenaires de l’école (élèves, parents, etc.) des résultats de l’inspection. En République Tchèque, seuls des rapports thématiques sont publiés.
Source : Ehren, M. C. M., Altrichter, H., McNamara, G., & O’Hara, J. (2013). Impact of school inspections on school improvement; describing assumptions on causal mechanisms in six European countries. Educational Assessment, Evaluation and Accountability, 25 (1), 3–43.