Les établissements scolaires partout dans le monde sont sous pression pour restructurer l'organisation comme un moyen d'améliorer la réussite des élèves. Une grande partie de ce qui est proposé promet de bien servir les élèves et les enseignants mais ne le fait pas en définitive.
Voici un test décisif pour décider quand une proposition de restructuration devrait être envisagée et quand elle devrait être rejetée. Une proposition de restructuration est-elle une cause ou une conséquence ? Si des changements sont proposés dans la manière dont nous organisons les personnels, les horaires et les espaces, dont nous structurons les choses, et dont nous prenons les décisions, juste comme des fins en soi et non comme des moyens, mettez-les de côté. Ces changements ne sont pas susceptibles d’avoir des effets importants pendant longtemps et s’ils en ont, ces effets ont toutes chances d'être négatifs. Si, cependant, nous prenons ces décisions de restructuration comme un moyen et une conséquence naturelle de nos efforts pour créer de meilleurs environnements d'apprentissage pour les enseignants et les élèves, alors nous augmentons les chances de réussite.
La restructuration doit être une conséquence naturelle de nos efforts réels pour améliorer l'enseignement et l'apprentissage. Décomposer les établissements en « académies », maisons, équipes, familles, ou d'autres unités plus petites constitue un bon exemple. Trop souvent, les réformateurs avancent cette idée comme une fin en soi plutôt qu’une solution aux problèmes.
Si nous voulons bien connaître les élèves, alors nous devons envisager les moyens de fonctionner avec une taille réduite. Si nous voulons que les élèves soient plus impliqués dans les établissements, alors nous devons envisager de devenir plus petits. Si nous voulons augmenter le niveau de civilité dans les établissements scolaires, alors nous devons envisager les moyens de devenir plus petits. Si nous voulons construire des normes académiques solides dans l’établissement, alors nous devons envisager des moyens de devenir plus petits.
Devenir petit devrait être une conséquence naturelle de notre volonté de bien connaître les élèves, d'accroître leur implication dans la vie de l’établissement, d'élever leur niveau de civilité et bâtir de solides normes académiques. Si devenir petit n'est pas réalisable pour des raisons politiques, physiques ou autres, il ne faut pas perdre de vue cette valeur tout en envisageant d'autres façons d'atteindre nos objectifs.
Extraits de Sergiovanni, T. (2005). Leadership: What's in it for Schools?. Routledge.