De nombreux posts ici relatent le système éducatif à Singapour
A Singapour, beaucoup de conseils et d’associations ont travaillé avec le gouvernement, comme avec le Conseil National de la Recherche, pour mettre en œuvre un projet de développement des compétences à l’enseignement et l’évaluation pour les enseignants au XXIe siècle. Le cadre élaboré donne une place fondamentale à trois domaines de compétences : cognitives, interpersonnelles, et interpersonnelles, notamment pour cette dernière les compétences à collaborer et à communiquer verbalement et visuellement. Il définit aussi des compétences que l’élève doit posséder pour devenir une personne confiante, un apprenant auto-dirigé, un contributeur actif, et un citoyen concerné.
Charlene Tan, a enquêté auprès de 14 établissements primaires et secondaires à Shanghai en 2011 en interrogeant des chefs d’établissement et des enseignants. Ici, elle rend compte d’un entretien avec un chef d’établissement qui dirige l’un des établissements secondaires les plus performants à Shanghai, en poste depuis 8 ans. Le chef d’établissement : « Quand je suis arrivé dans cet établissement, j’ai fait quelques ajustements. Le premier était de développer la devise de l’établissement fondée sur les valeurs morales d’amour et d’intégrité. Pour qu’un établissement grandisse, nous avons besoin avant tout de développer une idéologie et de la guider.
L’Asie possède une longue tradition d’usage des examens pour sélectionner ses fonctionnaires et aussi les talents au sein de différentes professions. La Chine fut le premier pays à utiliser les tests pour sélectionner ses fonctionnaires et les examens impériaux ont été très tôt associés à la formation d’une élite. Ce modèle s’est diffusé auprès d’autres pays comme le Vietnam, la Corée ou le Japon qui dont adoptés aussi des principes confucéens. Comme les pays anglo-saxons, ces pays ont engagé depuis plusieurs décennies des réformes pour évaluer les élèves.
Les pays au sommet des résultats PISA : valorisation et reconnaissance des enseignants dans la forma
Les pays ayant obtenu des bons succès à PISA ont valorisé les enseignants et formé la profession à des savoirs professionnels leur permettant de mieux prendre en compte les apprentissages des élèves et leur réussite scolaire. La Finlande à mis l’accent sur un système éducatif de qualité et équitable en exigeant des enseignants qu’ils soient formés par un master en deux ans avec de fortes exigences de maîtrise de leur discipline mais aussi de préparation pédagogique articulant recherche et pratique.
Le constat est que l’apprentissage des enseignants n’est pas terminé quand ils quittent la formation initiale. Ils apprennent tout au long de leur vie professionnelle. C’est pourquoi beaucoup de ces pays ont développé l’accompagnement à l’entrée dans le métier et le mentorat. L’accompagnement à l’entrée dans le métier Le système le plus complet est offert par Singapour où les enseignants mentors, qui sont formés par l’Institut National de l’Education et reconnus pour ces tâches dans leur carrière, ont une mission explicite d’accompagnement des nouveaux enseignants dans leurs deux premières années de service.
Les modalités de recrutement Les pays qui ont cherché à construire une profession solide se sont engagés financièrement dans les modalités de préparation et d’entrée dans le métier enseignant. Ils ont pu se permettre d’être très sélectifs en choisissant des candidats qui accomplissent un programme de formation complet et rigoureux. Ainsi, en Finlande, l’enseignant est payé pendant sa formation par le gouvernement et il bénéficie d’une préparation de haut niveau.
A Singapour, de nouveaux programmes scolaires en sciences ont été mis en œuvre depuis l’indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Depuis 2013, l’enseignement se centre sur les compétences pour le XXIe siècle et la littératie scientifique en renouvelant les modes d’évaluation et les conditions d’apprentissage. L’idée est de cultiver chez les élèves la perception des sciences en les engageant dans des questions scientifiques en lien avec leur expérience dans la société et l’environnement. Il s’agit d’aider les élèves à conduire une enquête scientifique leur permettant d’acquérir des connaissances, de développer des compétences, mais aussi d’étudier les pratiques scientifiques.
A Singapour, une bureaucratie centralisée s’exerce sur le système éducatif comme autorité centrale qui maintient un système d’évaluation centralisé et planifié appliqué à l’ensemble des établissements scolaires. Ce cadre commun est géré par une direction de l’évaluation au sein du ministère de l’éducation. Les élèves passent les mêmes examens nationaux sans considération de leur statut ethnique ou socio-économique. Leur réussite et leur accès dans l’enseignement supérieur sont évalués au regard de ces examens selon une conception méritocratique.
Le ministère de l’éducation à Singapour encourage et soutient chaque établissement scolaire pour qu’il devienne une communauté d’apprentissage professionnel respectant les caractéristiques suivantes : un leadership partagé et accompagnateur, une vision scolaire, des missions, des valeurs et des buts, une orientation vers l’action et l’expérimentation, une forte culture de l’apprentissage et de l’enquête, une communauté fondée sur la confiance et l’engagement, et de bonnes conditions d’accompagnement.
En 1997, Le ministre Go à Singapour prononçait un discours sur le thème « Penser les écoles, Une nation apprenante » qui faisait suite à une publication de 1987 « Vers l'excellence en éducation », laquelle avait marqué le début des réformes de l'éducation singapourienne en réponse aux enjeux de la globalisation. S’était amorcé un processus de décentralisation donnant plus d’autonomie au niveau des établissements scolaires avec la création d’unités éducatives autonomes. Ce mouvement a donné plus de liberté pédagogique aux établissements en leur permettant de mieux s’adapter localement. Le mouvement a été renforcé par l’initiative gouvernementale « Enseigner moins, apprendre davantage ».
Faisant suite au discours du premier ministre singapourien « Enseignez moins, apprendre davantage », le ministère de l'éducation a créé un comité de pilotage pour explorer la manière dont il pouvait mettre en œuvre ces objectifs. L'équipe a consulté beaucoup d'enseignants, chefs d'établissement, formateurs à l’Institut National d’Education. Elle a organisé des voyages de mission dans différents pays. Entre 2004 et 2007, cette large consultation a permis au comité de traduire les objectifs en trois cadres opérationnels.
Pour accompagner la vision “Enseigner moins, apprendre davantage », tous les enseignants à Singapour ont pu bénéficier de 100 heures de formation et de cours leur permettant de mettre à niveau leurs connaissances et compétences. Ce développement professionnel est financé par le ministère de l’éducation pour soutenir les trajectoires professionnelles des enseignants selon un système de management et d’évaluation de la performance qui conduit à distinguer les enseignants selon la qualité de leur enseignement, leur degré d’expertise et leur leadership.
Au cours des dernières années, de nouveaux programmes scolaires ont été mis en œuvre à Singapour pour l’enseignement des mathématiques. Le cadre curriculaire a été mis en œuvre pour l’enseignement primaire et secondaire en 2007 et il a fait l’objet d’une révision en 2013. Il est aligné sur les niveaux requis pour l’examen de Cambridge. L’objectif est d’aborder de nombreux aspects des mathématiques dans les activités quotidiennes des élèves, comme donner du sens à l’information dans les journaux jusqu’à prendre des décisions informées sur la gestion de ses finances personnelles
Le cadre EPIIC utilisé à Singapour vise à développer la formation des enseignants pour qu’ils développent leurs compétences expérientielles (E), participatives (P), fondées sur l’enquête (I-Inquiry-based), riches en images (Image-Rich), connectées (C). Expérience Le modèle EPIIC s’appuie sur une conception de l’apprentissage expérientiel à travers lequel les enseignants chinois doivent développer une expérimentation active et une observation réflexive. Il s’agit moins d’apprendre de l’expérience que d’apprendre en réfléchissant à l’expérience.
A Singapour, l’Institut National de l’Education a conçu un E-portfolio inscrit dans un programme d’enquête sur la pratique professionnelle pour les futurs enseignants. Il doit les aider à; 1) s’approprier leur apprentissage et le mettre au service de leur enseignant tout en se développant eux-mêmes; 2) cristalliser l’identité enseignante autour de valeurs clés sur l’enseignement et la manière d’être enseignant; 3) construire une carte conceptuelle de ce qu’il apprend et enseigne sous l’égide de l’Institut afin d’avoir une approche intégrée; 4) enquêter sur sa propre pratique pour développer sa capacité à utiliser la recherche et la théorie
L’éducation à Singapour a toujours été étroitement liée aux impératifs économiques et sociétaux. Pour avoir une meilleure appréciation des phases de carrière des chefs d’établissement dans le système éducatif de Singapour, il est nécessaire de définir l’évolution des paradigmes de l’éducation au cours des 50 dernières années depuis l’indépendance de Singapour en 1965. Historiquement, Singapour était une colonie commerciale britannique de 1819 à 1940 avant d’être sous l’occupation japonaise de 1941 à 1945. À la suite d’une fusion politique de courte durée avec la Fédération malaisienne de 1963 à 1965, Singapour a atteint sa pleine indépendance en 1965.
Phase trois : une politique éducative centrée sur les compétences (1997-2011) Cette phase correspond au passage d'une éducation centrée sur l'efficacité à celle d'un paradigme éducatif centré sur les compétences. Vers la fin des années 1990, plusieurs stratégies clés ont été mises en oeuvre. La plus importante est le lancement en 1997 par le ministère de l'Éducation d’un slogan " Penser les écoles, nation apprenante " avec l’objectif d'orienter le système éducatif afin de développer une société innovante pour le nouveau millénaire.
En 2012, le ministère de l'Éducation de Singapour a annoncé que le pays avait atteint son objectif de 33 000 enseignants, soit trois ans plus tôt que prévu. Il s'agit là d'une nouvelle étape dans le parcours de la nation, qui est passée d'une " éducation axée sur la survie " à une éducation axée sur les compétences ".
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